Ce mercredi 03 mai, les États-Unis ont demandé un renforcement des sanctions contre les gangs en Haïti, tandis que l’ONU a présenté un tableau toujours aussi sombre malgré l’arrivée du premier contingent kenyan d’une force de sécurité multinationale.
L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU que la communauté internationale devrait demander aux gangs de « rendre compte des atrocités passées ».
Elle a déclaré que le Conseil devrait prendre en considération les sanctions contre les personnes et entités responsables ou complices d’actions mettant en danger la paix et la sécurité en Haïti.
Un premier groupe de policiers a été envoyé par le Kenya en Haïti dans le cadre d’une force de sécurité multinationale. Son objectif est d’aider la police haïtienne à lutter contre les bandes armées qui effraient la population.
L’une des principales sources d’armes illégales dans le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental est les États-Unis, où des gangs ont pris le contrôle de vastes zones de territoire ces dernières années.
L’administration du président Joe Biden s’attaque à ce problème, affirme Mme Thomas-Greenfield, en établissant un système de traçage du trafic d’armes et de vérification des antécédents aux États-Unis. Elle a invité les États membres à se joindre à nous et à prendre des mesures visant à renforcer les mécanismes d’exécution.
Les États-Unis sont attaqués par la Chine, qui soutient les efforts de l’ONU mais se sent mal à l’aise face à la reconnaissance de Taiwan par Haïti.
La Chine exige que l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité à Haïti soit effectivement mis en place. Nous demandons aux États-Unis de renforcer leur contrôle sur les armes et les munitions.
Fu Cong, ambassadeur de Chine
S’adressant également au Conseil, l’envoyée spéciale de l’ONU pour Haïti, Maria Isabel Salvador, a mis en garde contre la violence aveugle des gangs qui s’étend au-delà de la capitale Port-au-Prince.
Quelque 578 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, soit une augmentation de 60 % depuis mars, et seulement 20 % des établissements de santé fonctionnent normalement, a-t-elle indiqué.
Le diplomate a néanmoins déclaré que les violations et abus des droits de l’homme ont persisté à des niveaux alarmants.
Dans un entretien accordé mardi à l’AFP, le nouveau Premier ministre haïtien Garry Conille, en visite à Washington, a promis d’agir et d’apporter de la « transparence » à la population, épuisée par des décennies d’instabilité, tous qualifiant la situation d’« extrêmement »Complexe ».