L’Union européenne souhaite imposer une taxe de cinq ans sur les voitures électriques fabriquées en Chine, y compris les Tesla.

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Ce mardi 20 août, Bruxelles a confirmé son intention de surtaxer pendant cinq ans les véhicules électriques chinois, y compris les Tesla, à un taux réduit, tout en restant « d’accord » avec Pékin pour une solution négociée.

Bruxelles prévoit d’appliquer une surtaxe allant jusqu’à 36% aux importations de véhicules électriques chinois, en plus des 10% de taxe déjà en place.

Selon Bruxelles, le constructeur américain Tesla, qui possède ses propres usines en Chine, a obtenu de son côté un taux « individuel » de 9%, bien inférieur en raison du niveau moindre de subventions reçues par la marque fondée par le milliardaire américain Elon Misk. Un responsable européen a expliqué que l’aide fournie par Pékin pour la production locale des modèles Y et 3 repose principalement sur la fourniture de batteries à un prix plus abordable.

Ces droits de douane s’appliqueront pendant cinq ans d’ici la fin octobre, à condition que les 27 parties divisées sur le sujet aient approuvé l’accord. Selon la Commission, ils seront utilisés pour remplacer des taxes provisoires décidées au début du mois de juillet, et elles pourront atteindre jusqu’à 38%.

« Réactions de Pékin »

Alors que la France et l’Espagne étaient très engagées en faveur de mesures proportionnées, l’Allemagne, très engagée en Chine, s’opposait au contraire à la Suède et à la Hongrie pour échapper aux sanctions, redoutant les revendications de Pékin.

Berlin est surtout réticent, étant donné le poids de son industrie automobile en Chine. Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen vendent en Chine près de 40 % de leurs ventes mondiales. « Les conséquences néfastes de cette décision sont plus importantes que les bénéfices potentiels », avait exprimé Volkswagen en juillet lors de l’application de taxes provisoires.

Dès mardi, la Chambre de commerce chinoise au sein de l’Union européenne a mis en garde contre les répercussions « négatives » sur les relations entre Pékin et Bruxelles, qualifiant cela de « protectionnisme » dissimulé.

Dans un communiqué, elle a déclaré que la Chambre de commerce était profondément mécontente et fermement opposée à l’approche protectionniste de la Commission européenne, avertissant également du risque d' »aggravation des tensions commerciales entre l’UE et la Chine ».

Une enquête antidumping a déjà été lancée par la Chine mi-juin sur les importations de porc européen, suite à une enquête engagée en janvier sur les eaux-de-vie de vin de l’UE (y compris le cognac). Selon la presse chinoise, il pourrait également cibler les vins, les produits laitiers et les voitures à grande cylindrée.

Cet échange d’armes récente fait partie des tensions commerciales croissantes entre les pays occidentaux et la Chine, qui est également accusée de perturber la concurrence dans d’autres domaines tels que les éoliennes, les panneaux solaires et les batteries…

1,46 millions d’employés.
L’Union européenne cherche donc à préserver une industrie automobile qui emploie 14,6 millions de travailleurs dans l’UE tout en évitant un conflit catastrophique avec son deuxième partenaire économique derrière les États-Unis, américain. De leur côté, ils avaient déclaré mi-mai qu’ils allaient imposer des droits de douane de 100%, à la place de 25% auparavant.

Bruxelles se montre également « disposé » à accepter toute autre solution de Pékin, qui respecte les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), que la Chine a d’ailleurs intégrée en juillet.

Selon un responsable européen, il est vraiment de la responsabilité de la Chine de trouver une solution aux surtaxes.
L’industrie automobile européenne, leader des moteurs  d’essence et diesel, redoute de perdre ses usines si elle ne parvient pas à contrer la montée en puissance des modèles électriques chinois. Pékin a anticipé en investissant depuis longtemps dans les batteries.

Selon les estimations du secteur, le marché européen est en plein essor avant l’interdiction des ventes de véhicules neufs à moteur thermique en 2035. Cependant, les véhicules électriques chinois représentent 22% du marché européen, contre 3% il y a trois ans. Les marques de Chine représentent 8 % du marché.

Le 5 juillet, la Commission a également déclaré qu’elle ne saisirait pas les taxes provisoires qui sont pourtant entrées en vigueur. Les versements se poursuivront, mais ils seront bloqués sur un compte bancaire avant d’être remboursés.

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