La stratégie de bluff des États-Unis envers Haïti

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Selon un article du Miami Herald publié ce mercredi 4 septembre 2024, l’administration Biden envisagerait de convertir l’actuelle mission multinationale de soutien à la sécurité menée par le Kenya en une opération traditionnelle de maintien de la paix des Nations Unies.

Selon le Miami Herald, le département d’État, à la recherche de fonds et d’équipement, aurait fait part de ses intentions aux législateurs américains. Selon une source bien informée, le journal a appris que cette option est en cours de discussion.

Selon l’article, un membre du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche a confirmé à McClatchy et au Herald que des projets visant à modifier la nature de la force seraient en cours d’étude, d’après une troisième source.
Selon le Miami Herald, un responsable de la sécurité nationale a déclaré que les États-Unis examinent les moyens de renforcer la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) et de garantir que l’aide fournie aux Haïtiens soit maintenue à long terme, ce qui permettrait des élections libres et équitables.

Selon le journal, ce changement témoigne à la fois des difficultés de l’administration à obtenir des contributions volontaires pour une mission qui coûte environ 200 millions de dollars tous les six mois, et de son incapacité à rétablir rapidement l’ordre en Haïti, même si des déclarations publiques sont faites sur des avancées depuis l’arrivée des troupes kényanes.

Selon le Miami Herald, la mission actuelle pourrait être financée par une opération traditionnelle de maintien de la paix de l’ONU, qui serait financée par les contributions obligatoires des États membres.

Elle offrirait aussi la possibilité d’avoir davantage d’équipements, tels que des hélicoptères, et éventuellement un hôpital capable de réaliser des interventions chirurgicales. De plus, l’ONU aurait la possibilité d’engager des forces militaires, à la différence de la mission actuelle qui est restreinte aux policiers.

L’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU serait requise pour une telle mission, et la question demeure de savoir si ses membres, notamment la Chine et la Russie, l’appuieraient.

Selon Renata Segura, directrice de programme pour l’Amérique latine et les Caraïbes au Crisis Group, cette situation met en évidence la difficulté de mobiliser un soutien en dehors des cadres traditionnels de l’ONU. Elle a affirmé au Miami Herald que l’absence initiale de soutien à la MSS de certains secteurs de la société civile haïtienne a certainement entravé de nombreux donateurs potentiels et chefs de mission.

Le récent ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies, Robert Rae, a mis en évidence l’importance de renforcer la mission de sécurité en Haïti. « Il est clair que la solution consisterait à assurer la paix, mais il est essentiel de saisir les défis politiques », a-t-il affirmé lors d’une interview après sa visite.

Selon M. Rae, la mission actuelle est le résultat du refus de la Chine et de la Russie d’accepter une autre solution. Il a souligné que la réelle difficulté réside dans l’assurance que la Police nationale d’Haïti, la mission kényane et les agences humanitaires et de développement bénéficient du soutien financier requis pour faire face à la crise humanitaire que traverse le pays.

Robert Rae a conclu que cela ne dépend pas tant d’un changement d’opinion de la Russie ou de la Chine que de la volonté du reste du monde d’intervenir et de résoudre les problèmes. La collecte de fonds est difficile pour la mission de sécurité et les Nations Unies ont lancé un appel humanitaire de 674 millions de dollars pour aider les quelque 600 000 Haïtiens déplacés par des bandes armées au cours des trois dernières années et les plus de cinq millions d’entre eux qui sont en situation de malnutrition.

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